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Tristes analogies.

Le Président avait raison !

N'en déplaise à certains, lorsque notre Président, au début de l'année 2020, a évoqué le terme de "guerre" face à l'épidémie de Covid-19, il n'imaginait sans doute pas à quel point les événements qui allaient suivre confirmeraient cette vision, pour ne pas dire, même, cette prémonition... Je m'explique...

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Dans quelques semaines, le 12 juillet pour être précis, ma soeur et moi aurions peut-être fêté les 100 ans de notre père. Un père que nous adorions et qui nous a quitté, le 25 juillet 2013, par la faute d'une saloperie de cancer généralisé.

Né le 12 juillet 1921, à Paris, il avait, de fait, connu la "douce" époque de la guerre et de l'occupation, avec toutes ses contraintes, risques quotidiens et discriminations. Une époque, est-il nécessaire de le préciser, dont il ne gardait pas précisément un très bon souvenir... comme bien d'autres Français, sans aucun doute.

Après ce petit préambule, en pensant à lui, comme d'habitude plusieurs fois par jour et l'approche de cet anniversaire, hautement symbolique, m'a rappelé ce qu'ils nous relatait de cette période et, là, d'un coup, j'ai reçu en pleine figure les analogies avec les nombreux mois que nous venions de vivre et, si les termes, les noms ont parfois changé, la constance des comportements humains, eux, non !

Nous avons tout retrouvé, tout connu, depuis "l'exode" des Parisien à chaque annonce d'un nouveau confinement jusqu'à la "libération" de Paris, il n'y a que quelques jours.

Cinq années de guerre et d'occupation ayant laissé quelques souvenirs indélébiles de "pénurie", les rayons de grandes surfaces se sont trouvés dévalisés en quelques heures. Le sucre, la farine, les pâtes, le café, les conserves et jusqu'au papier toilette (!), devenus quasi introuvables, nous ramenaient 80 ans en arrière et à la peur de "manquer"...

Nous avons également fait face au "marché noir" de la délivrance des masques, distribués "sous le manteau" par quelques pharmaciens osant braver l'interdiction qui leur était faite d'en distribuer. La "délation", dont fut victime tel ou tel restaurateur tentant, vaille que vaille, de boucler ses fins de mois, n'a pas mis bien longtemps à pointer le bout de son nez et entrer dans les mœurs de certains jaloux, envieux ou "bons Français", comme à la pire période de notre Histoire.

Le masque, initialement déclaré inutile, est devenu, au cours des semaines qui s'écoulaient, une forme de "défense passive" imposée à la population tandis que la "ligne de démarcation", au lieu de couper cette fois la France en deux, entre le nord et le sud, a pris la forme de cercles tracés autour du lieu de résidence de chacun. Un cercle dont le rayon fluctuait quasiment d'un jour à l'autre au gré des motifs et des décisions de l’exécutif et, au sein même de ce périmètre autorisé, voire concédé, un moderne "ausweis" prenait le doux nom "d'attestation de déplacement dérogatoire" et qu'il était impératif de pouvoir présenter après se l'être signé soi-même. Certes, cette simplification constituait, reconnaissons-le, un immense progrès par rapport à sa version germanique initiale.

Il s'en est fallu de très peu que les "tickets de rationnement" ne réapparaissent à seule fin de faire face à la pénurie des vaccins ou, même, de seringues, ainsi que cela s'est d'ailleurs produit pour quelques uns de mes patients. La vaccination des tout jeunes laissant redouter, dans cette optique, le retour des célèbres "J3" concernant, à l'époque, les 13-21 ans...

Sans oublier une "Propagandastaffel", digne du "Radio Paris" de l'époque, nous distillant, quotidiennement, le nombre de morts, de nouveaux contaminés et l'épouvantable encombrement des services de réanimation. Des faits justifiant, alors, l'absolue nécessité de lutter contre les "résistants" d'aujourd'hui, baptisés complotistes et qui, fort heureusement, ne sont plus déportés ou fusillés mais médiatiquement lynchés, mis à l'index et traînés dans la boue... C'est tout aussi injuste, bien moins grave mais, surtout, potentiellement assorti d'une éventuelle "réhabilitation" de leur vivant...

Partis comme nous le sommes, je ne redoute plus qu'une seule chose, et c'est celle de voir le scan code devenir le nouveau "signe distinctif", affiché sur l'écran de son smartphone à défaut de l'être sur la poitrine, permettant, ou non, l'accès à telle ou telle activité, profession, visite ou spectacle.

"Paris contaminé, Paris confiné, Paris outragé mais... Paris libéré !*"

 

PS : la trame de cet article m'est venue cette nuit et je l'ai rédigé en quelques heures à peine. Je sais qu'il risque de faire grincer des dents certains mais que ceux-ci, soudainement atteints de bruxisme, en quittant un premier degré de lecture quelque peu provocateur, prennent acte qu'il ne s'agit, en aucun cas, de mettre sur le même plan une guerre, une occupation de plusieurs années et quelques mois de relatives privations de liberté, mais que l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement et que la nature humaine est ainsi faite qu'il s'en faut toujours de très peu pour que les mêmes causes provoquent les mêmes effets, surtout quand la pente est savonneuse.

*) au moins pour un temps...

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