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*La France et sa douceur de vivre.

Voire !


Le 19 septembre 2009, "Le Monde Magazine" publiait un article fort intéressant dont le titre était "Pourquoi les Danois sont-ils si heureux ?".

Que nous ne soyons pas le pays placé, par ses habitants, sur la première marche d'un hypothétique podium du "bonheur de vivre" n'est pas vraiment une surprise, mais qu'avec les mêmes critères pour tous, nous puissions être sur la soixante-deuxième marche est plutôt inquiétant et confirme, s'il en était encore besoin, que sur de nombreux plans, nous n'allons pas bien et que notre beau pays est tout sauf celui "du miel et du lait".

Quittons nos œillères et ayons le courage de descendre de vélo pour nous regarder pédaler afin de se poser une seule bonne question, à savoir "Pourquoi sommes-nous si malheureux" et si mal classés ?

Le fait d'être loin derrière les divers pays nordiques, Danemark, Suède, Islande, Finlande, Norvège etc.. peut, à première vue, nous sembler parfaitement logique et justifié. En effet, dans un inconscient collectif soigneusement entretenu par certains partis politiques, le simple mot "socialiste", assimilé à "social", serait tout simplement le passeport assurant un "bonheur et une douceur de vivre" sans faille qu'il serait, par définition, totalement vain de rechercher ailleurs.

Si durant des années, ces pays nordiques ont été des pays socialistes, plus sociaux-démocrates que socialistes il faut le rappeler, ce qui a pu contribuer à conforter cette vision idyllique et cet amalgame, ce n'est plus le cas. Pour ne prendre que l'exemple du Danemark, il s'agit d'un pays libéral depuis 2001, libéral-conservateur même, et qui, comble du déviationnisme, trouve le moyen d'être sur la première marche du podium, ceci expliquant peut-être cela...

Malheureusement pour nous, figurer en si mauvaise position signifie que les pays du nord de l'Europe ne sont pas les seuls, et de loin, dans lesquels il fait bon vivre et mieux que chez nous. Les vingt premiers sont, dans l'ordre et après le Danemark, la Suisse, l'Autriche, l'Islande, les Bahamas, la Finlande, la Suède, le Bhoutan, Brunei, le Canada, l'Irlande, le Luxembourg, Costa Rica, Malte, les Pays-Bas, Antigua, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, les Seychelles.

Pourtant si décriés par les Français, surtout certains, les États-Unis caracolent en 23ème position, nettement devant l'Allemagne et le Royaume-Uni et très confortablement devant nous. Il est frappant de constater que dans cette liste ne figure ni pays communiste, ni démocratie populaire, ni un seul revendiquant un socialisme pur-dur-et-orthodoxe mais, au contraire, un certain nombre de paradis fiscaux, avec ou sans cocotiers et lagon bleu, de nombreuses monarchies constitutionnelles souvent des pays Protestants et, surtout, de petits pays, à dimension humaine, dont la population partage une même langue, une même culture et un même mode de vie.

Exit
donc l'axiome par lequel les paradis ne sauraient être autres que des paradis socialistes et celui des prétendues vertus d'une société multiculturelle qui n'est rien d'autre que le terreau du communautarisme !

Et nous, dans tout ça ? A dire vrai, nous ne savons pas très bien où nous situer, vivotant dans un mélange peu efficace de monarchie élue, de libéralisme incomplet tempéré de vieux concepts communistes, de politique du milieu du gué, du ni fait ni à faire, du mécontenter personne sans satisfaire quiconque et qui, comme l'évoquait il y a peu Jacques Delors, donne l'impression qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion et qu'il ne semble pas y avoir de véritable ligne politique pas plus que de véritables convictions. Il pourrait être tentant de parler d'une forme de Politique de l'Agénésie Testiculaire.
 

Le règne de l'Ubucratie.

Ce court extrait de "Ubu Roi", la pièce d'Alfred Jarry qui fut jouée pour la première fois en décembre 1896, montre que nos énarques et technocrates que l'on pointe si volontiers du doigt n'ont, finalement, rien inventé et que notre mal actuel était déjà en germe.

Scène III

Une maison de paysans
dans les environs de Varsovie.

UN PAYSAN, entrant.

Apprenez la grande nouvelle. Le roi est mort, les ducs aussi et le jeune Bougrelas s'est sauvé avec sa mère dans les montagnes. De plus, le Père Ubu s'est emparé du trône.

UN AUTRE

J'en sais bien d'autres. Je viens de Cracovie, où j'ai vu emporter les corps de plus de trois cents nobles et de cinq cents magistrats qu'on a tués, et il paraît qu'on va doubler les impôts et que le Père Ubu viendra les ramasser lui-même.

Lire la suite : Le règne de l'Ubucratie.

 

Le culte de la journée d'action.

Ce qui fait le charme d'une langue vivante, c'est que les mots évoluent et changent de sens au cours des siècles. Il faut garder en mémoire qu'au temps du vieux Paris, "faire la grève", ou "arpenter la grève", signifiait chercher du travail, alors que, bien des années plus tard, "faire la grève" signifie que ceux qui en ont arrêtent de travailler.
   

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