La boîte de Pandore du secteur public.
Le leitmotiv des syndicats restant, lui, "surtout pas moins".
Cette clef, car c'en est une et vous allez voir à quel point elle permet de tout comprendre, m'a été révélée par une de mes patientes, une charmante vieille dame, il y a plus d'une dizaine d'années. Cette femme avait été, toute sa carrière, assistante sociale à la DDASS à Pontoise, pas même à Cergy-Pontoise, à Pontoise qui était encore, à l'époque, la préfecture.
Elle faisait partie de ces personnes à qui il ne fallait pas en conter car, blanchie sous le harnais comme on dit, dans un domaine qui peut très vite devenir sordide, à l'évidence, elle avait tout vu et savait manifestement de quoi elle parlait.
Qu'il pleuve, neige ou vente, elle faisait sa tournée en Solex, c'est tout dire ...
... et un jour, donc, à l'occasion d'une de ses consultations, elle me dit : « savez-vous pourquoi, en France, il est si difficile d'adopter un enfant ? »
Question intéressante, en effet, car certains de mes patients s'étaient frottés à ce qui semblait plus proche d'un parcours du combattant semé d'embuches et de vexations, que d'une promenade de santé. N'ayant pas de réponse à fournir, et encore plein d'illusions, je me souviens de lui avoir dit : « ben... je suppose qu'ils font attention, qu'ils enquêtent, qu'ils montent un dossier blindé pour éviter les problèmes... »
« Pas du tout ! », me répondit-elle en pointant son index vers mon visage, « si la DDASS livrait tous les gosses qu'elle a en stock (sic), qu'est-ce qu'on ferait du personnel ? »
Prononcée par n'importe qui d'autre, l'excès d'une telle phrase l'aurait rendue sans valeur et, au mieux, digne de figurer dans le grand fourre-tout de l'imagerie d'Épinal qui décrirait les travers de notre chère administration. Si ces critiques sont, dans certains cas, tout à fait justifiées, elles sont également bien souvent excessives et établies sur une méconnaissance, un amalgame ou la tentation de transformer en généralité ce qui n'est qu'une exception.
Ceci étant, dans la bouche d'une femme que je connaissais depuis fort longtemps, qui était, tout à la fois, du sérail, "une vieille de la vieille" et fort loin d'être gâteuse, ne serait-ce qu'à sa façon de gérer ses affaires de coupe de bois sur les terrains de sa maison familiale dans le Jura, une telle sortie pouvait être une sorte de "scoop" qu'il était bon de garder en mémoire.
Bénéfice du doute, donc, mais très provisoirement seulement puisque, à peine quelques mois plus tard et ayant toujours cette conversation en mémoire, une grève de l'ANPE, au motif qu'elle était mise en concurrence avec les boîtes d'intérim, sera suffisante pour dissiper mes doutes.
Cette femme avait donc mille fois raison, tout devenait lumineux, le combat et la démarche étaient les mêmes : « s'il n'y a plus de chômeurs, ou tout simplement s'ils sont moins nombreux, que devient le personnel ? »
Le système, finalement, ne cherche aucunement à être efficace, mais seulement à se pérenniser, à justifier de son existence et, si ce n'est à toujours grossir, à ne surtout pas mincir.Que certains lecteurs réagissent en estimant que c'est faux, quasi diffamatoire, de la provocation, du "on m'a dit que...", je le conçois par avance, mais qu'ils se souviennent aussi que nous en avons sans cesse la preuve.
- Grève et manifestations lorsque Dominique Strauss-Kahn, alors ministre, avait voulu fusionner la DGCP, Direction Générale de la Comptabilité Publique, et la DGI, Direction Générale des Impôts, afin que celui qui détermine le montant de l'impôt soit, aussi, celui qui en contrôle le paiement ce qui pouvait sembler logique, mais aussi économique pour la collectivité...
- Grève et manifestations lorsque Claude Allègre, à propos de l'Education Nationale, souhaitait dégraisser le mamouth...
- Grève et manifestations lors de la création du Pôle Emploi, résultat de la fusion de l'ANPE et des ASSEDIC...
- Grève et manifestations, depuis quelques jours, dans les musées nationaux pour s'opposer à la règle, quelque peu dogmatique il est vrai, du remplacement d'un départ à la retraite sur deux...
- Grève et manifestations, en fait, à chaque fois que l'on tente de réduire une partie des prélèvements obligatoires, ce dont bénéficieraient, bien évidemment, même ceux qui s'y opposent le plus.
Il ne s'agira toujours que d'un problème de pouvoir de nuisance et de rapport de forces. Si je ne suis qu'un à être en grève et à manifester, tout le monde rigole, mais si je suis à moi seul un million et que je peux paralyser l'économie du pays, il y a fort à parier que mes revendications, justifiées ou non, seront prises en compte !
« Pas du tout ! », me répondit-elle en pointant son index vers mon visage, « si la DDASS livrait tous les gosses qu'elle a en stock (sic), qu'est-ce qu'on ferait du personnel ? »
Prononcée par n'importe qui d'autre, l'excès d'une telle phrase l'aurait rendue sans valeur et, au mieux, digne de figurer dans le grand fourre-tout de l'imagerie d'Épinal qui décrirait les travers de notre chère administration. Si ces critiques sont, dans certains cas, tout à fait justifiées, elles sont également bien souvent excessives et établies sur une méconnaissance, un amalgame ou la tentation de transformer en généralité ce qui n'est qu'une exception.
Ceci étant, dans la bouche d'une femme que je connaissais depuis fort longtemps, qui était, tout à la fois, du sérail, "une vieille de la vieille" et fort loin d'être gâteuse, ne serait-ce qu'à sa façon de gérer ses affaires de coupe de bois sur les terrains de sa maison familiale dans le Jura, une telle sortie pouvait être une sorte de "scoop" qu'il était bon de garder en mémoire.
Bénéfice du doute, donc, mais très provisoirement seulement puisque, à peine quelques mois plus tard et ayant toujours cette conversation en mémoire, une grève de l'ANPE, au motif qu'elle était mise en concurrence avec les boîtes d'intérim, sera suffisante pour dissiper mes doutes.
Cette femme avait donc mille fois raison, tout devenait lumineux, le combat et la démarche étaient les mêmes : « s'il n'y a plus de chômeurs, ou tout simplement s'ils sont moins nombreux, que devient le personnel ? »
Le système, finalement, ne cherche aucunement à être efficace, mais seulement à se pérenniser, à justifier de son existence et, si ce n'est à toujours grossir, à ne surtout pas mincir.Que certains lecteurs réagissent en estimant que c'est faux, quasi diffamatoire, de la provocation, du "on m'a dit que...", je le conçois par avance, mais qu'ils se souviennent aussi que nous en avons sans cesse la preuve.
- Grève et manifestations lorsque Dominique Strauss-Kahn, alors ministre, avait voulu fusionner la DGCP, Direction Générale de la Comptabilité Publique, et la DGI, Direction Générale des Impôts, afin que celui qui détermine le montant de l'impôt soit, aussi, celui qui en contrôle le paiement ce qui pouvait sembler logique, mais aussi économique pour la collectivité...
- Grève et manifestations lorsque Claude Allègre, à propos de l'Education Nationale, souhaitait dégraisser le mamouth...
- Grève et manifestations lors de la création du Pôle Emploi, résultat de la fusion de l'ANPE et des ASSEDIC...
- Grève et manifestations, depuis quelques jours, dans les musées nationaux pour s'opposer à la règle, quelque peu dogmatique il est vrai, du remplacement d'un départ à la retraite sur deux...
- Grève et manifestations, en fait, à chaque fois que l'on tente de réduire une partie des prélèvements obligatoires, ce dont bénéficieraient, bien évidemment, même ceux qui s'y opposent le plus.
Il ne s'agira toujours que d'un problème de pouvoir de nuisance et de rapport de forces. Si je ne suis qu'un à être en grève et à manifester, tout le monde rigole, mais si je suis à moi seul un million et que je peux paralyser l'économie du pays, il y a fort à parier que mes revendications, justifiées ou non, seront prises en compte !