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L'impôt sur la fortune.

"Faisons payer les riches ! Il faut taxer leur fortune, ce sera toujours ça de moins que les travailleurs, eux, auront à payer."

Camarade, sur le papier, cette théorie pouvait sembler exacte, voire même séduisante, mais, malheureusement, les résultats n'ont pas du tout été ceux qui étaient escomptés, bien au contraire ! A vouloir punir les autres, tu t'es puni toi-même, tes impôts ont augmenté.
L'I.S.F. ou l'Insondable Schizophrénie Française.Si le vent va des zones de hautes pressions vers les zones de basses pressions, il faut se fourrer dans le crâne, une bonne fois pour toutes, qu'il en est de même pour l'argent et les capitaux. Ils se déplacent, eux et qu'on  le veuille ou non, depuis les pays de hautes pressions fiscales vers les pays de basses pressions fiscales !


Depuis son instauration, en 1982, au tout début du premier mandat de Mitterrand, cet impôt est devenu, pour les uns, la traduction, plus épidermique que véritablement fondée, d'une "haute pression" fiscale et, pour les autres, la composante justifiée de l'équité et de la redistribution.

Conceptualisé et mis en place par un gouvernement d'union socialiste et communiste, il est assez difficile de ne pas lui trouver un petit côté dogmatique et hautement symbolique d'un vieux relent de lutte des classes.

Il est bon, dans cet ordre d'idée, de rappeler qu'il s'est d'abord s'agit de l'IGF, acronyme signifiant "impôt sur les grandes fortunes", afin d'associer les mots "fortune" et "grande", vaseline dialectique qui ne pouvait qu'entraîner l'adhésion des masses populaires. Et ce fut tellement le cas que l'on continue de se le coltiner.

La justification de cet impôt possède et véhicule une telle charge émotionnelle que tenter d'en parler, à froid, techniquement, avec du recul, est quasi impossible sauf à déclencher une authentique nouvelle affaire Dreyfus. Français, descendons un instant de vélo pour nous regarder pédaler, seules deux véritables questions, loin de toute idéologie, sont à poser et la réponse donnée à chacune est importante pour une Collectivité qui, rappelons-le, est la première concernée.

Première question, l'ISF est-il un impôt efficace, c'est-à-dire, et de façon très simpliste, permet-t-il réellement d'alimenter les caisses de l'État, et, seconde question, corolaire de la première, contribue-t-il  à la réduction des inégalités par la redistribution en permettant d'organiser les solidarités ?

La réponse est "non", malheureusement, à ces deux questions !

Mais alors, pourquoi continuer ? Parce que le débat sur l'ISF reste encore aujourd'hui un débat strictement idéologique alors qu'à y bien regarder, il accumule les inconvénients sans que quiconque n'en perçoive les avantages et qu'il n'est plus vu, ni à gauche, ni à droite, comme un bon impôt. Ce n'est donc pas pour rien qu'il figure à la rubrique de "nos folies", mais parce que ses conséquences sont lourdes pour le budget de l'État donc pour l'ensemble des contribuables.

Cet impôt est pire qu'une double peine car, non seulement ceux qui sont concernés s'expatrient, donc ne le payent pas, mais, en plus, ils ne payent même plus ce qu'ils payaient auparavant : impôt sur le revenu, charges sociales, TVA, etc.. C'est complètement crétin, du masochisme pur, au point d'ailleurs que, pour certains de nos pays voisins, la plus grande crainte serait de voir la France y renoncer intégralement et définitivement.

Faire fuir les capitaux dont nous avons, pourtant, le plus grand besoin ne peut que rappeler, à ceux qui s'en souviennent, un sketch de Fernand Reynaud, celui de l'arabe "qui vient manger le pain des français". Belle parabole à méditer qui montre qu'une fois qu'il est parti, qu'il a quitté le village, plus personne ne mange de pain puisqu'il n'était autre que le boulanger. Autrement dit, et sous une forme plus populaire mais également plus expressive, "cessez donc de cracher dans la soupe, un jour il pourrait bien ne plus y en avoir".

Il est pour le moins paradoxal de constater que, si nos hommes politiques perçoivent le fait qu'il faille le supprimer, les uns, ceux qui l'ont créé, n'osent pas l'exprimer ouvertement de peur de se déjuger, et les autres, eux, n'osent pas pas passer à l'acte de peur de la réaction première d'une opinion qui, finalement, s'en trouverait gagnante car, après tout, la présence hexagonale de ces "Poules aux œufs d'or" nous est bigrement nécessaire.

Mesdames et Messieurs, de grâce, un peu de courage, tout simplement dans l'intérêt des Français, de tous, y compris, et surtout, de ceux qui ne sont pas riches.

Je ne peux que conseiller de lire les huit pages du rapport de l'institut Montaigne. Il apportera des arguments factuels, chiffrés et de l'eau au moulin de "ceux qui sont contre" et, peut-être, un éclairage plus réaliste à "ceux qui sont pour"... afin qu'ils le soient un peu moins.

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